L’image et la Gestion de la Panique Publique Pendant les Crises

L’image et la Gestion de la Panique Publique Pendant les Crises

Dr. Rezrazi Elmostafa

Résumé

(intervention lors du 17ème colloque international « Gouvernance , risques et  crises » Jeudi  26  et  Vendredi  27 Avril  2012. Rabat.)

 

Pendant  les situations de crise, l’image demeure un acteur sociopolitique important dans la gestion de l’opinion  publique, soit par un processus de dissonance cognitive ou même par l’endoctrinement. Dans cette présentation, on centralisera notre analyse sur trois cas/étapes de l’évolution de l’image et de son impact :

–   La gestion de l’opinion publique arabe à l’égard de   la guerre américaine en Iraq (2003- )

–    La gestion de l’opinion publique à l’égard de  ses inquiétudes des déchets radioactifs  lors de la crise nucléaire de Fukushima (2011- )

–    La gestion de la colère publique lors du printemps arabe (2011- )

Dans ces trois exemples, nos examinerons l’impact de l’image télédiffusée (par Satellite ou par Internet)  et son évolution dans ces moments déterminants de l’histoire des medias :

(1) l’impact neurophysiologique de «  l’arabisation » du shoot panoramique de la camera

(2) Le passage de l’image à base de Beta-Cam a celle du  HD

(3) l’accessibilité  du downloade, la maîtrise de   la conversion des pixels et puis la révolution You tube

Ces trois moments dans l‘histoire de  la technologie audio-visuelle ont permis à l’image de réussir son passage anthropologique et de pouvoir se manifester en tant qu’acteur politique majeur dans l’agencement de la légitimité des autres acteurs conventionnels de l’État.

Cet aspect anthropologique réside dans le fait que la légitimité est devenue plus transmissible/ ou/ assiégée  par le pouvoir de l’image satellitaire ou télédiffusée.

Et il a permis aussi a une dissonance cognitive, dans laquelle  les circonstances amenaient les personnes à agir en désaccord avec leurs propres croyances, et éprouveraient un état de tension inconfortable appelé dissonance, qui, par la suite, tendra à être réduit, par exemple par une modification de leurs croyances dans le sens de l’acte.

Il en est ainsi de la scène de la transmission des images du discours du  Président Ben Ali, énervé,  alarmé, harcelé par une communication téléphonique en milieu de son discours a la nation tunisienne, a démoli en lui l’image charismatique du Hannibal – le plus puissant- .

En effet, quand on parle de la masse Vs le leader dans ce contexte, on a affaire à une légitimation ou  dé-légitimation du pouvoir de l’État à travers  l’image et le pictural qui joue le rôle à la fois du transmetteur et/ou du  catalyseur de la dissonance publique.

Reprenons les qualifications journalistiques ou politiques sur le Printemps Arabe, il est intéressant de constater que l’on qualifie toutes ces protestations politiques qui déferlent sur le Moyen Orient de « révolutions du Face book », mais le réseau internet n’était qu’une partie de l’histoire. Les médias audiovisuels, en particulier les chaînes de télévision, ont joué un rôle plus déterminant dans ces protestations politiques de masse, ce qui nous incite à les transporter de la catégorie des moyens de communication et les considérer comme des acteurs politiques directs.

Car l’impact de la télévision a été plus profond dans l’encadrement, la mobilisation et l’orientation des manifestants, ainsi que dans l’annonce de décisions en leur nom. À certains moments de ces changements, la télévision a même joué le rôle de médiateur entre les classes gouvernantes  et l’opinion publique.

 

 

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